Focus – Les arbres de Philippe Rahm

Il a très tôt mesuré les enjeux d’une architecture frappée par la crise climatique. Né à Pully, mais vivant entre Paris et Rome, Philippe Rahm a fait de son statut de pionnier de l’architecture climatique un argument aujourd’hui très sollicité. Son dernier projet en date le mène en ce moment à Milan où il développe un nouvel écoquartier en collaboration avec OMA, le bureau du néerlandais Rem Koolhaas.

Avant cela, en 2020, le Vaudois mettait la dernière main au Jade Eco Park à Taïwan pensé et réalisé avec Catherine Mosbach et Ricky Liu. L’espace de 70 hectares de la ville de Taichung servait autrefois d’aéroport.

Aujourd’hui, c’est un parc écologique qui absorbe le ruissellement des eaux de pluie provenant de l’urbanisme alentour. Conçu en fonction du vent, du soleil et de la circulation de l’air, il ne rejette aucun CO2 et fonctionne uniquement à l’énergie renouvelable (panneaux photovoltaïques, installations géothermiques). Le choix végétal s’est porté sur certaines essences insulaires qui produisent de la fraîcheur à travers leur évaporation naturelle, leur feuillage pour créer de l’ombre ou leurs fleurs blanches qui réfléchissent la chaleur des rayons solaires. Elles ont également été sélectionnées pour leur capacité à réduire la pollution de l’air, à étouffer les nuisances sonores et à faire fuir les moustiques, abondants dans ces zones humides. Aux arbres ont été ajoutés des brumisateurs et des souffleries d’air frais stratégiquement placés pour assurer une bulle microclimatique au cœur des tropiques.