Arpenter le monde

Elle aurait pu vivre sa vie indolente de riche héritière alémanique. Sauf qu’Annemarie Schwarzenbach aspire à un tout autre destin.

Ouvertement homosexuelle dans une famille proche de l’extrême droite, elle va chercher toute sa vie à se dégager de ce carcan. Journaliste et écrivaine, elle s’engage à travers ses écrits pour la liberté et contre la neutralité de la Suisse.

La Zurichoise n’a peur de rien, si ce n’est de la montée du nazisme qui transforme l’Europe en un territoire de haine.

À l’âge de 22 ans, elle décide de partir sur les routes du monde. Se perdre pour mieux se retrouver. Avec son appareil photo, elle va partout : en Iran, en Irak, en Autriche, en Russie, en Finlande, au Maroc et aux États-Unis.

Elle montre aussi bien les paysages désertiques de l’Irak et la jungle congolaise que les montagnes autrichiennes ou le malaise des inégalités sociales à Cincinnati.

En 1942, de retour en Suisse, elle décède des suites d’une chute à vélo. Elle a 34 ans.

Sa mère décide alors de détruire une grande partie de sa correspondance.

L’œuvre, elle, échappe au carnage. Elle est désormais conservée aux Archives littéraires suisses à Berne.