Hestercombe Gardens dans le Somerset.
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Le paysage pour sauver le monde

La crise écologique nous a fait prendre conscience de l’importance de notre environnement. Et de l’urgence de reconsidérer le jardin et le paysage dans les projets d’architecture. Créés pour le plaisir esthétique et la paix de l’esprit, ils apportent désormais des solutions pour répondre au défi du changement climatique.

Des places de parking ou un sentier piéton ? Des accès d’immeuble sévères ou des entrées paysagées ? Voilà un dilemme bien récent. Auparavant, le promoteur tranchait en faveur des mobilités pas franchement douces. Les pieds des bâtiments n’offraient ainsi aucun autre intérêt que de proposer de quoi se garer le plus près possible de son logement. L’esthétique des aménagements extérieurs était une affaire secondaire. Rares étaient ceux à consacrer un budget à ces zones oubliées de l’architecture.

La crise écologique, le réchauffement climatique, le Covid même, ont depuis lors fait prendre conscience à l’immobilier d’une certaine urgence à intégrer l’environnement au cœur de ses projets. Dans ce nouveau rapport entre la nature et le bâti, les métiers du paysage, conjointement aux architectes, sont bien entendu en première ligne. Si la filière constate un réel essor de la profession d’architecte-paysagiste, la formation, en revanche, est à la peine. Ainsi, à Genève, il est ordinaire de se lancer dans un CFC de dessinateur en bâtiment, tandis que les candidats au diplôme ES de technicien paysagiste se comptent sur les doigts d’une main.

Hestercombe Gardens dans le Somerset.
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Hestercombe Gardens dans le Somerset, l’un des jardins dessinés par la paysagiste anglaise Gertrude Jekyll entre 1873 et 1878.

Qu’est-ce qui fait que l’architecture fasse plus rêver que le paysagisme ? La première peut se fonder sur du concret et sur une mission claire, tandis que le second se heurte à la définition plus abstraite d’un métier qui oscille entre le jardinier-horticulteur et le gestionnaire d’espaces verts. Comme le montre ce dossier de L’Information Immobilière, l’architecte-paysagiste, en travaillant avec le vivant, manœuvre sur un spectre bien plus large. Artiste et botaniste, sociologue et philosophe, il compose un jardin d’agrément aussi bien qu’il redessine l’horizon. En faisant de la nature son terrain de jeu, qu’il sert autant qu’il la modèle, il est celui qui constate les effets du changement climatique tout en étant le plus à même d’y remédier.

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