N° 145 - Automne 2024

Le beau selon… Merleau-Ponty (1908-1961)

Pour Maurice Merleau-Ponty, théoricien de la phénoménologie, la beauté émerge de notre interaction avec le monde.

Portrait de Maurice Merleau-Ponty.
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Portrait de Maurice Merleau-Ponty.

Elle ne réside pas uniquement dans les objets eux-mêmes, mais dans la manière dont ils sont perçus et vécus. « La perception est toujours la perception d’un monde, et de ce monde tel qu’il apparaît à un être conscient. »

Le philosophe français met l’accent sur l’expérience incarnée et la perception sensible. Le beau est ainsi profondément lié à notre capacité à voir au-delà de la surface des choses, à saisir leur force et leur signification. « Voir est saisir le sens de ce qui nous apparaît », écrit Merleau-Ponty dans L’œil et l’esprit.

L’art joue un rôle crucial dans cette révélation. La peinture, en particulier, met en lumière l’intensité du monde visible et la richesse de l’expérience perceptive, avec toutes ses nuances et ses ambiguïtés. « Elle nous fait voir comment les choses se donnent à voir, comment le monde touche le corps et comment le corps est au monde. » Chez le philosophe, la beauté émerge de la relation dynamique entre le sujet percevant et l’environnement perçu.

Elle n’est pas une qualité objective des objets, mais une révélation de la profondeur de notre rapport avec le monde et les œuvres d’art. Lesquelles deviennent le lieu de convergence entre la subjectivité de l’artiste et la réceptivité du spectateur. L’expérience esthétique ne saurait, ainsi, se limiter à la contemplation passive, mais engage pleinement le corps et les sens. Elle est donc à la fois une véritable manière d’être au monde et un espace de cocréation où l’interprétation est laissée entièrement libre.

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