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À Marrakech, un rêve bleu

Il y a un bleu Majorelle comme il existe un bleu Yves Klein. Dans les années 30, le premier habillait sa villa de Marrakech de cette teinte électrique inspirée des couleurs de l’Atlas et qui abrite, aujourd’hui, l’un des plus beaux jardins du monde.

Elle pourrait être la maison du peintre Yves Klein. On veut parler de la villa Majorelle dont le bleu électrique fait vibrer les ocres de Marrakech. Et aussi de son jardin que son premier propriétaire, le peintre orientaliste Jacques Majorelle, fils de Louis le génial ébéniste de l’Art nouveau, composa au début des années 30 pour en faire un conservatoire de végétation exotique. L’artiste y cultiva les plantes et les espèces rares qu’il ramenait de ses nombreux voyages. Toutes sortes de cactées et de palmiers, de bananiers et de cocotiers.

Jardin Majorelle à Marrakech.
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(Ian Dagnall / Alamy)
Jardin Majorelle à Marrakech.

Situé au cœur de la capitale du royaume, le jardin s’ouvre au public en 1947. Jacques Majorelle meurt quinze ans plus tard, en 1962. Sa maison et son jardin extraordinaire sont laissés à l’abandon. Un projet immobilier les menace de destruction. Amoureux de la « ville rose » qu’ils fréquentent depuis 1966, Pierre Bergé et le couturier Yves Saint Laurent sauvent in extremis ce patrimoine hors du commun. Restauré et agrandi, le jardin abrite plus de 300 espèces de plantes, provenant du monde entier. Après Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, décédés respectivement en 2008 et en 2017, c’est aujourd’hui la fondation Jardin Majorelle qui poursuit leur œuvre et son expansion. En 2023, elle faisait ainsi l’acquisition d’un terrain mitoyen pour préserver ce rêve bleu de toute forme de spéculation immobilière.

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