N° 147 - Été 2025

« Un paysage n’est pas une architecture »

Il est l’un des architectes du paysage les plus demandés du monde, un créateur de microclimats qui rendent les villes plus résistantes aux bouleversements de l’atmosphère. Du parc des Ateliers d’Arles aux futurs abords de la cathédrale Notre-Dame, en passant par Lausanne et Venise, Bas Smets invente une méthode, qui est aussi une éthique.

Le roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo est posé sur son bureau, comme un talisman. À s’entretenir avec Bas Smets, on sent à quel point l’aménagement des abords de la légendaire cathédrale lui tient à cœur, y compris dans ses dimensions historiques, spirituelles et cosmiques. À Paris, l’architecte paysagiste réalise ce qu’il a déjà entrepris dans des dizaines de projets, surtout urbains : créer un microclimat pour mieux répondre au changement du macroclimat. Suivre la logique de la nature, produire de nouvelles atmosphères, réduire la température ressentie, rendre un espace public plus confortable, tel est le savoir-faire de ce Belge longiligne de 49 ans.

Le projet d’aménagement extérieur du parvis de Notre-Dame de Paris.
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(Studio Alma pour groupement Bureau Bas Smets)
Le projet d’aménagement extérieur du parvis de Notre-Dame de Paris.

Formé à Louvain et Genève, Bas Smets a acquis sa notoriété internationale avec le Parc des Ateliers de la fondation Luma à Arles, inauguré en 2021 après plus de dix ans de recherches, prises de risques et travaux, dont la plantation d’un millier d’arbres et de 80’000 plantes. Propriétaire des lieux, la mécène suisse Maja Hoffmann a eu l’audace de lâcher la bride à cet inventeur de climats, lequel aime plus que tout collaborer avec des artistes et des scientifiques.

Nous avons attrapé Bas Smets juste après une réunion, dans son agence de Bruxelles, sur l’exposition rétrospective qui lui sera consacrée à Luma cet été à Arles, pendant les Rencontres de la photographie. Et juste avant qu’il ne file à l’Université de Gand étudier les arbres qui occupent, en ce moment, l’espace du pavillon belge de la Biennale d’architecture de Venise (2025). Sous la verrière du pavillon, la petite forêt, visible jusqu’au 23 novembre, commande elle-même ses besoins en eau et en lumière… Mais laissons la parole à Bas Smets.

L’architecte-paysagiste belge Bas Smets.
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(Jade Quintin)
L’architecte-paysagiste belge Bas Smets.

À quel point vos études d’architecte paysagiste à Genève ont-elles déterminé votre pratique ?

J’avais fait des études d’ingénieur-architecte à Louvain. Je cherchais en Europe la meilleure école pour une formation postgrade dans le domaine du paysage. On m’a conseillé l’Institut d’architecture de l’Université de Genève. J’y ai étudié entre 2001 et 2003. Il y avait là tous les grands noms suisses et français du paysage à l’époque : Georges Descombes, Michel Corajoud, Gilles Tiberghien, Sébastien Marot, Jean-Marc Besse. Les cours étaient donnés du jeudi au samedi. Nous étions presque comme une grande famille. Je me souviens que le samedi après-midi, été comme hiver, j’allais aux Bains des Pâquis. Je trouvais magnifique ce rapport de la ville avec son environnement naturel. Ces échanges m’ont beaucoup marqué. En particulier ceux avec Georges Descombes, avec lequel je reste en contact. Ces études ont élargi ma vision de la conception du paysage.

À propos de la Suisse, y avez-vous des projets ?

Nous avons réalisé le master plan du site du Comité international de la Croix-Rouge à Genève, mais à cause de la guerre en Ukraine et de problèmes de subvention, il n’y a pas eu de suite à cette étude. Nous avons commencé l’aménagement des abords du nouveau bâtiment de la RTS à l’EPFL. Nous avons réalisé une intervention provisoire – une petite forêt de bouleaux – sur le toit de la Fondation Luma Westbau de Maja Hoffmann à Zurich en 2016. Nous repensons aussi le campus de Vitra, à Weilam-Rhein à côté de Bâle. Il s’agit d’un projet de reforestation de ce site de production.

Quelle est votre méthode de travail ? Commencez-vous un projet en vous rendant sur votre futur lieu d’intervention ?

J’ai développé une double approche. Avant d’aller sur un site, je préfère étudier ses cartes. Je lis le paysage couche par couche : le bâti, la végétation, la topographie, le parcellaire, le vent, l’humidité, l’ensoleillement, la réflexion de la lumière. Je compare ces couches, par exemple la strate arborée avec la topographie, pour observer comment ces deux thèmes fonctionnent en système. C’est l’aspect systémique d’un paysage, sa logique dans un territoire, qui m’intéresse. Une fois cette connaissance analytique obtenue, je vais découvrir le site. Sur place, j’ai une compréhension du lieu qui est impossible à obtenir sur des cartes. Elle est non cérébrale. Cette intelligence corporelle est irremplaçable. Je prends ensuite mon carnet et j’esquisse le projet. C’est le moment où la main instruit le cerveau, non pas le contraire.

Les logiciels ont beaucoup progressé depuis l’ouverture de votre bureau en 2007. L’évolution a-t-elle modifié votre méthode de travail ?

Au début, nous dessinions par exemple les courbes de niveau à la main, avant de les scanner pour établir la topographie. Cela prenait beaucoup de temps. Aujourd’hui, nous obtenons ces cartographies très vite, par exemple par GIS. Cet avantage ne nous donne pas pour autant une bonne compréhension analytique d’un lieu. Il faut retravailler ces cartes pour que la main apprenne le site. La distillation progressive d’informations est indispensable pour mieux voir, mieux comprendre.

Les modélisations virtuelles d’un projet vous sont-elles utiles lorsque vous participez à un concours ?

Oui. Mais je ne n’aime pas cela. Un paysage n’est pas une architecture. Il n’est jamais fixe. Il ne cesse d’évoluer, de s’agrandir, d’être différent en été et en hiver. Dès lors, présenter l’image virtuelle d’un projet en affirmant « Voilà, c’est cela » revient à réduire la force d’un paysage. Nous montrons à un maître d’ouvrage le processus qui a nourri la conception d’un projet. Nous lui soumettons des images précises de son fonctionnement. Par exemple, celle d’une arborisation avec sa composante atmosphérique, où l’on distingue le rôle joué par les arbres dans l’évapotranspiration de l’eau. Nous présentons des coupes évolutives qui décrivent le projet dans cinq ans ou dix ans. Nous avons affaire à des matières vivantes qui ne cessent de changer.

Le jardin noir du film « C. H. Z »
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(Philippe Parreno)
Le jardin noir du film « C. H. Z » de l’artiste Philippe Parreno créé par Bas Smets.

Comment la perception par le grand public de votre travail d’architecte du paysage a-t-elle changé depuis 2007 ?

Cette perception s’est transformée en raison d’une double crise. Pendant la pandémie de Covid, nous étions enfermés. Nous avions la possibilité de regarder des arbres par la fenêtre, et nous nous sommes rendu compte de la nécessité d’être proches d’eux. La crise sanitaire nous a permis de prendre conscience de l’importance d’une proximité avec le végétal. Deuxièmement, en 2007, la crise climatique n’était pas aussi présente à l’esprit des gens qu’aujourd’hui. Elle était démentie. Ce n’est plus le cas. Nous savons qu’il faut trouver des solutions pour les villes très émettrices de dioxyde de carbone. Nous devons faire un grand pas en avant. Vers une meilleure isolation des bâtiments, bien sûr, mais aussi en direction des poumons verts que sont les espaces publics, surtout dans leur rôle de séquestration du CO2.

Vous avez inventé le concept de « microclimat urbain ». Expliquez-nous.

Depuis mes débuts, je m’intéresse aux climats locaux produits par les architectures dans les villes. Ils ne sont pas indigènes, mais une création humaine. Il importe de trouver le type de végétaux qui se plairont dans ces microclimats juxtaposés, de comprendre leur croissance dans leur milieu naturel pour ensuite les insérer sur le site artificiel correspondant. C’est une méthode que nous avons mise au point à l’agence. Elle nous a permis de créer des paysages surprenants. À Londres, dans un petit jardin privé, nous avions découvert que l’endroit correspondait, climatiquement, à un sous-bois subtropical. Nous y avons planté en 2010 des fougères de Nouvelle-Zélande. Elles comptent désormais parmi les plus grandes fougères arborescentes d’Angleterre. Sur place, on se croirait dans Jurassic Park !

Pouvez-vous développer cette idée de création climatique ?

Je me suis rendu compte qu’il était possible de répondre à des microclimats urbains, mais qu’il était aussi possible d’en produire de nouveaux. Étudier la façon dont les plantes poussent dans différents milieux nous a permis de créer d’autres types de paysage. C’est ce que nous avons réalisé dans le quartier de La Défense, à Paris. Nous avons planté une cinquantaine d’arbres dans seulement cinquante centimètres de terre. Ce n’est pas la profondeur de la terre qui compte pour les racines, mais le volume et l’alimentation en eau et minéraux. On nous disait que ces arbres, des aulnes, n’allaient jamais tenir en place. Je répondais que 4000 m2 avec cinquante centimètres de terre, cela représente 2000 m3 de terre, de quoi donner une chance à toutes ces plantes de se développer. Ces arbres ont été plantés à La Défense en 2017. Ils mesurent désormais une douzaine de mètres de hauteur.

Nous ne dialoguons pas avec une ville, mais plutôt avec un microclimat spécifique, un ensoleillement, une humidité, une perméabilité qui sont modifiés par le bâti environnant. J’aime bien lire la ville comme une deuxième nature, comme une possibilité de paysage. Nous avons tendance à n’en voir que les aspects négatifs. Alors qu’il s’agit d’opportunités, encore inexploitées, qui devraient nous encourager à intervenir.

Avez-vous appliqué cette méthode au Parc des Ateliers d’Arles ?

Oui. Cette ancienne friche industrielle aride était creusée dans la roche. Le climat était semi-désertique. L’été, à cause de la chaleur ambiante et de la radiation du sol, la température ressentie pouvait monter jusqu’à 55 degrés. Maja Hoffmann, la présidente de la Fondation Luma et notre maîtresse d’ouvrage, nous a encouragés à bousculer nos limites. Elle nous a traités comme des artistes, nous incitant à expérimenter, à nous dépasser.

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

À un moment donné, je me suis dit qu’il nous fallait un réservoir d’eau sur le site. Tant que les racines des végétaux que nous allions planter n’étaient pas développées, il importait de les arroser.

Les cent quarante espèces de plantes en provenance de pépinières avaient besoin d’un arrosage précis les premières années. Il se trouve que je viens de faire le bilan tensiométrique des végétaux du Parc des Ateliers : 85% d’entre eux sont désormais indépendants et ils n’ont plus besoin d’arrosage. L’eau de pluie leur suffit.

Ces expérimentations, qui sont autant de prises de risque, étaient uniques. Elles provenaient de la vision à long terme d’une mécène comme Maja Hoffmann. D’habitude, lors d’une commande publique, nous ne pouvons plus intervenir une fois le contrat signé avec l’entreprise de construction. Là, tous les prestataires se sont surpassés avec la conscience de réaliser un projet exceptionnel, en travaillant ensemble, au jour le jour, mois après mois. Maja Hoffmann voulait que l’architecte Frank Gehry, les artistes qui collaborent avec elle et moi-même soyons en discussion permanente. Normalement, ces compétences sont bien séparées. Cette intelligence collective a été une grande leçon pour moi.

Parc des Ateliers à Arles
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(Rémi Bénali)
Pour la Fondation Luma, à Arles, l’architecte-paysagiste a réussi à créer un microclimat.

L’expérience arlésienne vous est-elle précieuse pour l’aménagement des abords de Notre-Dame ?

Oui. Nous avons montré que nous savons créer un microclimat. Nous nous sommes demandé si ce que nous avions accompli à Arles pouvait être répliqué dans un lieu aussi symbolique et important pour Paris et la France. Nous avons étudié les vents. Nous avons vu que celui qui arrive de la Seine était rafraîchissant, il ne fallait donc pas le bloquer. En revanche, le vent qui passe au nord de la cathédrale est désagréable en hiver, nous devions donc en atténuer l’impact. Nous avons étudié l’ensoleillement en posant la question du nombre d’arbres à planter, de leur ombre et de leur évapotranspiration, susceptible d’abaisser la température ressentie de plusieurs dizaines de degrés.

Nous avons étudié les pierres qui, si elles sont trop blanches, en deviennent éblouissantes. Nous avons imaginé un traitement de surface de ces roches calcaires, qui casse la réflexion du soleil. Ce sont des pavés layés, pourvus de petites rainures à leur surface, qui seront disposés en quinconce. Lorsqu’il y aura du soleil, ils révéleront la forme d’un damier, comme à l’intérieur de la cathédrale. J’aime cette idée d’un espace spirituel qui se prolonge à l’extérieur grâce à un astre céleste. Le lieu prend une dimension cosmique.

Quels autres dispositifs avez-vous mis en place à Notre-Dame ?

Notre réflexion climatique visait à travailler sur la température ressentie sur place. Nous avons proposé une fine lame d’eau sur le parvis activée en temps de grande chaleur. Elle coulera depuis la rue de la Cité vers la cathédrale. Par évaporation, elle rafraîchira l’air. L’inspiration de cette lame vient de mes marches nocturnes dans Paris, lorsqu’il pleut. J’ai toujours été fasciné par la réflexion des constructions, surtout Notre-Dame, sur les ruissellements. D’autre part, lorsque la voirie arrose les rues les jours de canicule, nous sentons tout de suite un rafraîchissement. À ce propos, il existe une tradition japonaise qui consiste à ce que chacun, dans une ville, lors d’une période très chaude, remplisse un bol d’eau, puis en jette le contenu dans la rue. Notre lame d’eau, d’une épaisseur de 5 millimètres, permettra ces réflexions éphémères et, grâce à l’évaporation, l’abaissement de la température ressentie. Ce sera une expérience corporelle réelle.

Planterez-vous aussi des arbres ?

Nous renforcerons le pour tour arboré du parvis de la cathédrale, si bien qu’il évoquera une clairière. Cette figure paysagère sera d’autant plus appropriée que l’on appelle les cathédrales des « forêts de pierre ». J’aime cette dimension poétique de l’intervention. Nous allons aussi arboriser et aménager le parc des berges de la Seine, en permettant aux visiteurs de poursuivre, sans entraves, leur balade jusqu’au Mémorial des martyrs de la Déportation. Il s’agit de penser au futur afflux de visiteurs. Selon des projections, il pourrait atteindre les 15 millions de personnes par année. L’ensemble de notre projet a été conçu comme une promenade autour de Notre-Dame.

Préserverez-vous les points de vue sur la cathédrale ?

Aménager une clairière revient à dégager un point de vue sur l’édifice. Nous n’aurions pas pu planter des arbres partout sur le parvis, cela aurait été impossible. D’autant qu’il y a plus de 200 événements publics par année sur le lieu.

Vous utilisez souvent l’expression « paysage augmenté ». Que voulez-vous dire ?

J’ai inventé cette expression en 2016. J’étais frustré par le fait que le paysage était souvent vu comme un décor que l’on ajoute à la fin d’une réalisation. On oublie que chaque arbre planté produit une atmosphère et que l’air que l’on respire est produit par des plantes. Un paysage est dès lors « augmenté » lorsqu’il améliore la réalité, lorsqu’il mène celle-ci vers une autre expérience vitale. Il est bien davantage qu’une simple donnée visuelle.

À Arles, Bas Smets a transformé une ancienne friche industrielle en prairie foisonnante.
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(Michiel de Cleene)
À Arles, Bas Smets a transformé une ancienne friche industrielle en prairie foisonnante.

Le statut social de l’architecte de paysage s’est-il amélioré ou reste-t-il encore à l’ombre des architectes ?

Les gens commencent à comprendre que ce que nous faisons est différent de la pratique des architectes. Nous avons une autre réflexion sur la ville. Les protagonistes de nos projets, ce sont les plantes. Nous concevons nos réalisations avec elles, ainsi qu’avec la pluie, le vent, l’humidité, des matériaux comme la pierre. À Genève, Georges Descombes m’a appris qu’il existe une différence essentielle entre « faire » et « faire avec ». Un designer « fait » un verre, un architecte « fait » un bâtiment. Ils produisent des objets finis. En revanche, un architecte du paysage « fait avec » les éléments qui sont à sa disposition, comme un médecin avec son patient. C’est une position d’humilité : ce que l’on modifie sera à son tour modifié par quelqu’un d’autre. Nous ne recherchons jamais une finalité. Nous visons une transformation significative pour le temps qui vient. Nous sommes dans une pensée cyclique, celle des saisons, du jour et de la nuit, de la naissance et de la mort. Elle est essentielle à mon travail qui, ainsi, n’est jamais fini.

Est-il aussi indispensable dans votre pratique de « faire avec » d’autres compétences, par exemple des artistes ou des biologistes ?

Absolument. Un paysage est un lieu que l’on réalise pour les autres. Nous avons besoin de plusieurs compétences pour que ces lieux soient compris et acceptés par le plus grand nombre. Il faut une intelligence collective, mais aussi naturelle et artificielle. J’aime collaborer avec un neurobiologiste comme Stefano Mancuso. Nous avons travaillé ensemble sur un projet pour la Biennale d’architecture de Venise de 2025. Nous avons installé une jungle temporaire dans le pavillon belge. Aidés par l’intelligence artificielle, nous avons cherché à mieux comprendre les besoins de ces arbres, cette intelligence naturelle, dans un tel environnement clos. Ces arbres commandent le climat intérieur du pavillon.

Quel savoir vous amène un neurobiologiste ?

J’ai fait des études d’ingénieur, j’aime comprendre comment les choses fonctionnent, et comment elles pourraient marcher autrement. À Arles, nous avons essayé d’accélérer les processus naturels, histoire de « hacker » l’algorithme de la nature. Je trouve intéressant ce que dit l’historien Yuval Noah Harari de la matière vivante, comme si elle obéissait à un algorithme dans lequel il serait possible d’intervenir. Stefano Mancuso étudie le comportement des racines, la manière dont les arbres communiquent entre eux pour assurer leur survie.

À la Biennale de Venise, nous avons disposé deux cents végétaux subtropicaux sous la verrière du pavillon belge. Nous avons pris leurs mesures – montée de la sève, densitométrie, température, humidité – pour voir comment ils pourraient vivre dans un milieu qui n’est pas le leur. Nous avons comparé ces informations avec ce que nous désirions comme type de végétation et avec les conditions du bâtiment lui-même. S’il n’y a pas assez d’humidité, les arbres ordonnent de l’arrosage. S’il y en a trop, nous l’évacuons. S’il n’y a pas assez de soleil, les arbres activent la lumière artificielle. Cette biosphère est gérée par des programmes informatisés, prenant en compte les données en direct des arbres. C’est expérimental. Nous avons fait six mois de tests à l’Université de Gand.

Aimez-vous travailler avec des artistes ?

Cela m’est indispensable. J’ai eu la chance de collaborer avec Roni Horn, Carsten Höller ou Philippe Parreno. Celui-ci m’a demandé un jour de créer un décor pour l’un de ses films, qui avait comme protagoniste le paysage d’une planète fictive, éclairée par deux soleils. La recherche m’a amené à créer un paysage noir, répondant aux fréquences multipliées des ondes lumineuses. Les artistes ont d’autres façons de voir le monde. C’est essentiel à ma pratique. Depuis tout jeune, partout où je vais, je vois les possibilités, au-delà de ce qui existe.

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