N° 141 - Été 2023

Déluge IV de Barthélémy Toguo, 2016

L’image montre deux éléphants affolés à l’étroit sur une toute petite île. Des hommes, des femmes et des animaux s’échouent à leurs pieds. Œuvre de l’artiste camerounais Barthélémy Toguo, cette encre sur papier évoque, par son titre, le déluge biblique par lequel Dieu décida d’éliminer une humanité violente et décadente.

Déluge IV de Barthélémy Toguo, 2016
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(Courtesy Bandjoun Station, Cameroun & Galerie Lelong, Paris)
Déluge IV de Barthélémy Toguo, 2016

On connaît l’histoire de Noé, seul habitant de la Terre à échapper à la colère divine, et de son arche censée sauver du cataclysme les espèces animales.

Ramenée à notre époque, l’œuvre de Barthélémy Toguo fonctionne comme une parabole qui raconterait une autre histoire. Déluge IV appartient à un ensemble d’œuvres réalisées en 2016 à l’invitation des Amis du Musée Fabre de Montpellier et exposé au Carré Saint-Anne.

Douze grands formats carrés de deux mètres de côtés qui ont tous en commun de présenter l’eau par laquelle survient le désastre. Soit parce que son déchaînement est le résultat des inconséquences humaines, soit parce qu’elle se referme sur celles et ceux qui fuient la misère et jouent leur vie en traversant les mers.

« Nous sommes dans une période où le climat est bouleversé, où les catastrophes naturelles se trouvent amplifiées par l’imprévoyance et la désastreuse gestion de l’espace vital, par les risques pris avec les sources d’énergie, écrivait alors l’artiste dans le texte de présentation de son exposition. Le ‹ déluge › est là presque partout, les ouragans, les tsunamis, le feu, les massacres, la guerre, l’exil, les naufrages, les frontières qui se ferment. »

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